Jean Messagier, docteur ès Printemps

J’aime les biographies, elles ordonnent les vies ; la vie d’un artiste mort est d’une clarté merveilleuse alors qu’il mourut dans la plus grande confusion, n’ayant pas conscience de l’ordonnance de son œuvre et de lui-même. Cet amoncellement de désordres qui fait l’ordre d’une vie mais qui est pris pendant la durée de celle-ci pour une succession de situations inextricables apparait dans une biographie avec une clarté décourageante.

Feuilles de mille-feuilles, journal de J.M, 1969

Jean Messagier est un peintre, graveur, sculpteur français.

Né à Paris, le 13 juillet 1920 – Mort à Montbéliard, le 10 septembre 1999
En 1947 a lieu sa première exposition personnelle à Paris, Galerie Arc-en-Ciel4. De 1945 à 1949, l’artiste s’était montré sous l’influence de Pablo Picasso et de François Desnoyer qui fut son professeur à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Messagier a été révélé de nouveau au public lors de l’exposition organisée par Charles Estienne à la Galerie de Babylone, en 1952, sous le titre La Nouvelle École de Paris. L’année suivante, Messagier rompt délibérément avec le post-cubisme à tendance expressionniste. Il s’appuie alors sur Jean Fautrier et Pierre Tal Coat pour élaborer une vision personnelle dans laquelle il restitue « la lumière… une lumière différente de celle des impressionnistes » qu’il avait « pressentie abstraitement ».

Réalisant aussi bien des sculptures, tapisseries, chars de carnaval, des montgolfières, étiquettes de bouteilles de vin, il fut encore poète, compositeur de musique, écologiste, un humaniste militant et surtout peintre.

Rattaché à l’École de Paris d’après-guerre, on le qualifie confusément d’abstrait lyrique, de nuagiste, de tachiste, de paysagiste abstrait. Lui-même n’a jamais voulu se définir, il a toujours renoncé à la dualité abstraction – figuration.

Citation extraite de l’ouvrage Jean Messagier, Paroles d’artiste. Editions Fages 2019